Image rémanente : Sensation visuelle illusoire qui est produite par l’exposition momentanée d’une image et qui persiste après sa disparition.

Images rémanentes est un parcours d’art public situé dans la Ville de Moncton, qui intègre 13 œuvres actuelles des artistes suivant.e.s : Alisa Arsenault, Maryse Arseneault, Jared Betts, Mathieu Boucher Côté, Jean-Denis Boudreau, Marjolaine Bourgeois, Luc A. Charette, Mario Doucette, Marika Drolet-Ferguson, Emilie Grace Lavoie, Mathieu Léger, Jacinthe Loranger et Dominik Robichaud. Inaugurée en 2018, cette exposition permanente d’œuvres inédites a été organisée conjointement par les commissaires Michelle Drapeau et Elise Anne LaPlante. Les œuvres réalisées pour ce parcours relatent de l’histoire de l’art en Acadie du sud-est du Nouveau-Brunswick en soulignant la contribution exceptionnelle d’événements, d’entités et d’acteurs culturels à la vitalité du milieu de l’art acadien contemporain, des années 1960 à aujourd’hui.

Images rémanentes est issue d’une collaboration entre l’Atelier d’estampe Imago, la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen et la Galerie Sans Nom. Cette exposition d’art public est l’un des 200 projets exceptionnels soutenus par le programme Nouveau chapitre du Conseil des arts du Canada. Elle a été également rendue possible grâce à l’appui de la province du Nouveau-Brunswick et de la Ville de Moncton.

Les lieux

L’ensemble des œuvres réalisées est intégré de manière permanente à des lieux où l’expression artistique des Acadiens résonne toujours, proposant un itinéraire artistique dans la ville de Moncton. Certains de ces emplacements ont été sélectionnés par les commissaires pour leur apport au développement des arts et de la culture à Moncton, alors que d’autres permettaient d’insérer des œuvres d’art en dehors des circuits habituels. Le parcours articule ainsi un dialogue signifiant entre l’œuvre d’art et son lieu d’installation.

En suivant le parcours proposé, le public peut également en profiter pour visiter les expositions en cours au Centre culturel Aberdeen, à la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen, à la Galerie Triangle du Département des arts visuels de l’Université de Moncton et à la Place Resurgo, entre autres. Perpétuellement renouvelée par des expositions parallèles, l’expérience de ce parcours d’art public offre ainsi un survol global des pratiques artistiques locales d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Le logo

Le logo d’Images rémanentes est inspiré de la thématique globale de l’exposition. Les œuvres d’art public inédites réalisées dans le cadre du projet entretiennent un rapport de correspondance avec l’histoire de l’art en Acadie. Le logo reflète justement cette opération de renvoi au passé : il se compose d’une transposition graphique directe d’une œuvre de l’artiste Claude Roussel, Relief #7 (1967).

Il s’agit d’un clin d’œil délibéré à la pratique d’un artiste qui a joué un rôle déterminant dans la genèse et le foisonnement des arts visuels en Acadie. Relief #7 est une œuvre produite en 1967, époque où l’artiste était directeur du Département des arts visuels de l’Université de Moncton. La même année, il a organisé une exposition d’envergure historique à la Galerie d’art de l’Université de Moncton (aujourd’hui la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen). L’exposition collective Sélection 67 présentait les développements récents des pratiques de neuf artistes francophones du Nouveau-Brunswick dans l’objectif de faire état de la vitalité du milieu artistique en Acadie. Cinquante ans plus tard, Images rémanentes propose ce même type de bilan critique en rassemblant, dans le tissu urbain de Moncton, 13 pratiques artistiques actuelles.

Les aspects formels de Relief #7 ont un rapport analogique avec la conception dynamique de l’histoire qui imprègne les œuvres d’Images rémanentes. Les formes de l’œuvre s'emboîtent les unes dans les autres avec de légers décalages qui donnent un mouvement cyclique à la composition. Relief #7 évoque ainsi les opérations de récupération et de transformation qui sont au cœur d’Images rémanentes : les répercussions du passé agissent encore sur les pratiques artistiques d’aujourd’hui, telles des ondes de choc provoquées par le retentissement d’un ricochet sur l’eau.