Jean-Denis Boudreau

l'oeuvre : École d’art public
Le sujet : Claude Roussel et l’art public
Lieu : Pavillon des arts de l’Université de Moncton
Adresse : 55, rue Antonine-Maillet

1. À l’entrée du Département des arts visuels dans le Pavillon des Arts
2. Près de l’entrée de l’atelier de sculpture (à l’extérieur)
3. Dans le passage entre la Faculté des arts et des sciences sociales et le Département des arts visuels.

Claude Roussel et l’art public

Claude Roussel a fondé le Département des arts visuels de l’Université de Moncton en 1963 et la Galerie d’art de l’Université de Moncton en 1965. De plus, il a créé une collection permanente composée d’œuvres d’art modernes. Celle-ci a favorisé l’avènement d’une modernité artistique dans la région en répertoriant les avant-gardes canadiennes de l’époque et en rassemblant des œuvres réalisées par des artistes acadien.ne.s. Ces trois contributions ont été des jalons importants du développement des arts visuels au Nouveau-Brunswick francophone et leurs retombées continuent de se faire sentir sur l’effervescence du milieu.

L’apport artistique de Claude Roussel s’étend également à ses nombreuses réalisations d’art public touchant à plusieurs sphères : l’art religieux, le monument commémoratif et la création contemporaine. À Moncton, ses œuvres habitent le paysage urbain depuis de nombreuses années. Notons par exemple Hommes d’action (1963) et Éros Corten (1971) sur le campus de l’Université, ainsi que le Monument Moncton 100 (1990) dans le parc du Mascaret et Transition 2000 (1999) sur la façade de la Caisse populaire Beauséjour.

Claude Roussel (à l’arrière-plan) avec un étudiant (vers 1973). Photo : Centre de documentation de la GALRC

École d’art public

Le projet École d’art public de Jean-Denis Boudreau s’est articulé en deux moments, la première étape de l’œuvre étant performative. Au cours de l’automne 2018, l’artiste a ouvert une école en plein centre-ville de Moncton pour une durée de trois jours. Située dans un local commercial, cette école simulée était administrée par un organisme générique tout aussi fictif : le Département pour l’avancement culturel. Un forum de discussion y était tenu pour offrir à la communauté une tribune de délibération sur les enjeux liés à l’art public. Outre son mobilier scolaire classique, l’école renfermait quelques éléments insolites : propre au langage ludique de Boudreau, un gardien de sécurité était posté à l’entrée pour veiller au bon déroulement des discussions et une sélection d'exercices scolaires étaient distribués pour que les participant.e.s puissent évaluer leurs connaissances en art public.

Pour maintenir des traces permanentes de cette intervention éphémère sur la place publique, Boudreau s’est approprié une forme conventionnelle du monument commémoratif : la plaque de bronze. Conformément à sa démarche artistique furtive, les cinq plaques de l’artiste sont disséminées sur le campus de l’Université de Moncton. Elles présentent des citations marquantes récoltées lors des délibérations à l’École d’art public. Sobres dans leur présentation malgré leur contenu décalé, ces plaques sauront provoquer l’étonnement chez quiconque s’arrête pour les lire. Figés dans la matière permanente, les commentaires spontanés formulés lors du débat public ne pourront être oubliés de sitôt et continueront de nourrir la réflexion sur le rôle des arts dans la sphère publique dans les années à venir.

L’artiste tient à remercier Claude Roussel et les participants à l’École d’art public pour leurs contributions au projet.

Jacques Arsenault, un des participants à l’École d’art public, en discussion avec Jean-Denis Boudreau (2018)

Jean-Denis Boudreau

Jean-Denis Boudreau est un artiste pluridisciplinaire qui se consacre principalement à l’art de l’installation et de l’intervention dans la sphère publique. Fin observateur des conventions qui influent sur nos comportements dans la société contemporaine, il y focalise son attention afin d’en proposer des ruptures ou des décalages. Pour ce faire, il emploie des stratégies subversives, passant par l’espièglerie et un soupçon d’absurdité. Au gré de tentatives expérimentales constamment renouvelées, Boudreau s’applique à élaborer de nouveaux modes de diffusion et d’interaction avec le public en espérant infiltrer le quotidien et ainsi rendre l’art plus accessible au plus grand nombre.

Finaliste pour le Prix Sobey en 2007, Boudreau détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université de Moncton (2002). L’artiste natif de Fredericton a notamment exposé son travail à la Khyber Gallery, à la Trap Door Gallery, à la Third Space Gallery et à la Galerie Sans Nom. Il a par ailleurs participé à des événements tels que le FICFA et le Symposium d’art/nature.